Luc Bendza: le Bruce Lee africain french.xinhuanet.com Genre d'article:Reproduction ![]() Par PENG Mengyao
Taille moyenne et carrure solide, visage radieux au regard confiant, quelques rires aux éclats de temps en temps... On dirait que le Gabonais Luc Bendza n'a qu'une trentaine d'années. En réalité, l'un des premiers Africains venus en Chine pour poursuivre leurs rêves après l'ouverture du géant asiatique a déjà passé 32 ans en Chine, soit les deux tiers de sa vie. Son secret de jeunesse: les arts martiaux chinois "wushu", plus connus sous le nom de "kung fu", racine de presque tous les arts martiaux des pays d'Asie de l'Est, dont le taekwondo sud-coréen, le karaté et le judo japonais. Né en 1969 dans une famille de hauts fonctionnaires, Bendza s'est passionné dès l'enfance pour les films de Bruce Lee qui étaient très populaires dans son pays natal. Fasciné par les arts martiaux et surtout par les "Chinois qui volent" dans les films, il a imploré ses parents de l'envoyer en Chine pour y apprendre le kung fu. Ne voyant pas ces adjurations d'un bon oeil à l'époque, ils ont quand même fini par le laisser tenter sa chance après maintes supplications. En 1984, Bendza, alors âgé de 15 ans, est parti pour la Chine lointaine grâce à un oncle diplomate en poste à Beijing. Il a passé alors des années au monastère Shaolin, dont la discipline de fer forme les célèbres moines, et à l'Université des sports de Beijing, tout en suivant assidûment des exercices auprès de grands maîtres du wushu dans le privé. Ce Gabonais fondu d'arts martiaux chinois devient alors une personnalité dans les milieux du kung fu: il a décroché plusieurs médailles d'or dans les compétitions internationales du wushu dans les années 1990. ![]() Titres mondiaux en poche, Bendza pratique désormais le wushu pour satisfaire non seulement sa curiosité d'enfance et remporter un succès personnel, mais aussi pour "le sens de la vie".
"On a une autre vision des choses quand on pratique le wushu: on se connaît mieux soi-même et le monde autour de soi. On dépasse ses limites physiques et psychologiques. Cette philosophie acquise lors d'entraînements rigoureux nous aide dans la vie", dit Bendza, qui voyage beaucoup actuellement dans le monde pour promouvoir le wushu en tant que membre du conseil exécutif de la Fédération internationale de wushu. C'est aussi grâce aux arts martiaux chinois ancestraux que Luc Bendza a mis un pied dans le cinéma: ses performances ont été remarquées par les producteurs de films d'action chinois, à commencer par Lo Wei, ex-producteur de Bruce Lee, et de Jackie Chan, avec lequel il a tourné plusieurs films par la suite. Aujourd'hui, ayant joué dans une vingtaine de films en Chine, la star africaine a l'intention d'utiliser le même média avec lequel il avait découvert la Chine pour faire découvrir son continent natal au public chinois. "Je crains que les Chinois connaissent moins l'Afrique que les Africains ne connaissent la Chine. L'Afrique a beaucoup plus que de beaux paysages et des animaux sauvages", pense-t-il. "Ce que j'aurais aimé également, c'est être l'intermédiaire du cinéma chinois et africain, ou plus précisément devenir producteur des films sino-africains", confie Bendza, ajoutant que ses efforts visant à rapprocher les cinéastes africains et chinois donneront bientôt naissance à une série des films conjointement tournés des deux côtés. "Le tournage de nos trois premiers films devrait commencer l'année prochaine", précise-t-il. Représentant du wushu en Afrique et ambassadeur du cinéma africain en Chine, Luc Bendza croit que "la culture reste toujours la base des relations entre les peuples", celles-ci devant se développer au-delà des clichés que les uns ont sur les autres, conclut-il.
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