Les nouveaux tarifs douaniers américains risquent d'exacerber la vulnérabilité économique du continent africain (médias africains) xinhua news transbordement Des ouvrières rangent des vêtements dans une usine à Maseru, au Lesotho, le 30 juillet 2025. (Xinhua/Wang Guansen) Les nouveaux droits de douane imposés par les Etats-Unis risquent d'exacerber la vulnérabilité économique du continent africain, réduisant ainsi son espace de croissance, selon des médias africains.
BEIJING, 11 août (Xinhua) -- Les nouveaux droits de douane imposés par les Etats-Unis risquent d'exacerber la vulnérabilité économique du continent africain, réduisant ainsi son espace de croissance, selon des médias africains.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, les droits de douane pour des pays africains comme l'Angola, le Nigeria, le Lesotho et la Côte d'Ivoire ont ainsi été relevés à 15%, tandis que ceux pour des pays tels que la Libye et l'Afrique du Sud ont été portés jusqu'à 30%.
A en croire l'Economie, le premier quotidien économique de la zone CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale), le décret portant imposition de nouveaux droits de douane qui est entré en vigueur le 8 août, "s'inscrit dans une politique commerciale plus offensive, visant à rééquilibrer les échanges". La balance commerciale entre les Etats-Unis et le Cameroun est déficitaire pour ce dernier depuis des années et la décision d'augmenter les taxes douanières va davantage empirer la situation, commente un analyste économique camerounais.
Selon un article publié dans le quotidien kényan The Star le 8 août, les droits de douane punitifs exacerberont la vulnérabilité économique du continent africain en raison de sa forte dépendance vis-à-vis du commerce d'exportation, des investissements étrangers et du système commercial multilatéral. Les risques de guerre commerciale réduisent encore davantage son espace de croissance alors qu'il est aux prises avec de multiples défis tels que les catastrophes climatiques et la reprise post-pandémique.
Au Kenya, par exemple, la période de grâce de 90 jours de l'administration Trump pour imposer des droits de douane de 10% sur les marchandises exportées vers les Etats-Unis a pris fin, et Nairobi est confrontée à de graves chocs commerciaux, qui devraient entraîner la perte de 600.000 emplois et la perte de plus de 13 milliards de shillings de recettes fiscales.
Les politiques tarifaires précédemment mises en œuvre par Washington ont déjà causé d'importants dommages collatéraux en Afrique, a déclaré Cavince Adhere, chercheur en relations internationales basé au Kenya, ajoutant que les prix des matières premières avaient chuté, que les monnaies locales s'étaient fortement dépréciées et que les cours des actions sur les principales bourses avaient chuté, assombrissant les perspectives économiques des pays africains.
Les principales économies africaines telles que le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'Angola ont vu leur dynamique de croissance fortement freinée par l'impact des politiques tarifaires, a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), officiellement entrée en vigueur en 2021, apparaît comme un levier essentiel. En visant l'élimination des barrières tarifaires intra-africaines, ce mécanisme ambitionne de stimuler le commerce et l'investissement dans le continent, de créer des chaînes de valeur régionales et d'accroître la résilience économique de l'Afrique.
Selon Balew Demissie, chercheur à l'Institut éthiopien d'études politiques, renforcer le commerce régional à travers des accords comme la ZLECAf peut non seulement dynamiser les échanges entre les pays africains, mais aussi encourager la croissance industrielle et favoriser la diversification, agissant ainsi comme un filet de sécurité face aux perturbations du commerce mondial.
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